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L’Église orthodoxe et les peuples autochtones au Canada

« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par onction
pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres;
il m'a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,

pour proclamer aux prisonniers la délivrance
et aux aveugles le recouvrement de la vue,
pour renvoyer libres les opprimés,
pour proclamer une année de grâce du Seigneur.
»
(Luc 4.18-19)

Christ the Prince of Peace

L’Église orthodoxe canadienne (l’archidiocèse du Canada de l’Église orthodoxe en Amérique) demeure inébranlable dans sa mission d’incarner et de mettre en œuvre les valeurs du futur royaume de Dieu dès maintenant au sein de la société canadienne. Alors que nous avançons vers la lumière du siècle à venir, les fidèles chrétiens orthodoxes sont appelés à s’occuper des épines et des mauvaises herbes qui poussent sur notre sol commun. Parmi celles-ci, bien que loin d’être le seul problème dans notre pays, figurent les tragédies mises en lumière par la Commission de vérité et réconciliation (2008-2015), qui s’est efforcée de remédier aux souffrances causées par le colonialisme aux Premières Nations du Canada en recherchant la justice, la guérison et le rétablissement des relations entre les peuples autochtones et les colons.

Plantée dans le sol riche de la croyance que chaque être humain porte l’image divine, la théologie chrétienne orthodoxe à son meilleur nourrit la dignité et le respect de tous les peuples. Pourtant, comme des graines qui ne prennent pas toujours racine, les chrétiens orthodoxes n’ont pas toujours été à la hauteur de cette haute vocation, en particulier dans leurs rencontres avec les peuples autochtones ici et partout dans le monde. Il y a pourtant de nombreux moments dans l’histoire de l’Église orthodoxe où les graines de la sainteté ont germé, comme au XIVe siècle avec saint Étienne de Perm, et plus tard avec les saints missionnaires d’Alaska comme saint Germain et saint Innocent, qui ont cultivé des relations avec les communautés autochtones avec une profonde conscience culturelle et un amour tout en préservant la vérité de l’Évangile.

À notre époque, le ministère de la nouvellement glorifiée Matushka Olga, une femme autochtone d’Alaska, s’est épanouie en tant que tendre témoin de cette philosophie. Son attention aux femmes et aux enfants, en particulier ceux qui étaient vulnérables et dans le besoin, était comme un jardin enraciné dans l’amour du Christ, son cœur toujours ouvert aux besoins qui l’entouraient. Ces histoires nous rappellent que même là où le sol est sec, la grâce de Dieu peut aider à faire émerger une nouvelle croissance.

En trouvant un terrain d’entente avec les peuples autochtones, comme une compréhension commune du caractère sacré de toute la création, une pierre de touche profonde entre le respect autochtone pour la nature et la théologie sacramentelle chrétienne orthodoxe, nous travaillons ensemble sur le même sol. Par la prière, l'écoute des récits, le partage d'expériences et les efforts pratiques, nous cherchons à planter les graines de l'Évangile dans la culture canadienne, confiants qu'avec le temps, il prendra racine et portera des fruits. En fait, nous cherchons à favoriser une restauration véritable et authentique - un avant-goût du royaume de Dieu sur terre comme au ciel.