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À l’ermitage de la Sainte-Annonciation en Nouvelle-Écosse : Un carillon qui s’élève d’une église sur une brise

Août 17, 2016

De LighthouseNow. Histoire et photos par Brittany Wentzell.

Cloches russes de LighthouseNow News sur Vimeo.

Il y a dix ans, les moines de l’ermitage de l’Annonciation ont quitté Halifax pour venir s’installer à New Germany dans la paix et la tranquillité. Mais ces jours-ci, c’est un peu moins tranquille autour du petit monastère avec l’arrivée de cloches traditionnelles russes plus tôt au cours du mois.

Aida-Elizabeth Airapetov, une fidèle de l’Église orthodoxe russe, a fait don de cloches utilisées pour appeler aux offices du culte ou pour en signaler la fin. Elles ont été faites en Russie spécifiquement pour le monastère.

« Les cloches sont la voix de la foi et toutes les églises orthodoxes ont de la voix. Lorsque nous avons découvert que le monastère avait peu de voix en raison de petites cloches, nous avons décidé d’élever le volume spirituel », a déclaré Airapetov.

Le nom du monastère, ainsi que des icônes du Christ et des saints, sont gravés sur les cloches.

Venu s’ajouter à ce don, Andrei Diachkov, un expert russe de l’École de carillonnement d’Archangelsk, est venu de la Russie pour enseigner aux moines comment sonner les cloches. Diachkov s’est entretenu avec LighthouseNOW par l’intermédiaire d’un interprète, le Père Alexander, prêtre à Halifax.

« Il s’adonne au carillonnement depuis environ 20 ans », a dit le Père Alexander.

L’ermitage de l’Annonciation est déménagé d’Halifax à New Germany il y a plus d’une décennie. Les moines ont récemment reçu un présent très imposant, des cloches de style traditionnel russe.

Diachkov a été l’un des premiers étudiants du maître carillonneur Ivan Danilov un peu après la fin du pouvoir soviétique. Avant cela, la pratique religieuse n’était pas permise. Il voyage maintenant autour du monde pour transmettre ce qu’il a appris.

« À l’heure actuelle, la fonte des cloches constitue une large part de l’art », a dit Diachkov par le biais de l’interprète Alexander. « La tâche du carillonneur n’est pas d’introduire quelque chose lui étant propre mais plutôt de ne pas venir entraver la beauté qui se trouve déjà dans les cloches. »

Diachkov dit que, d’un point de vue technique, il s’agit d’un instrument assez simple et que quelqu’un peut apprendre les notions élémentaires du carillonnement en deux jours. Mais il ajoute qu’il faut toute la durée d’une vie spirituelle pour éclaircir tous les mystères du carillonnement. Il est à apprendre certaines mélodies depuis 20 ans.

Diachkov, qui a enseigné des mélodies particulières aux moines de New Germany, a dit que le Père Cassian apprenait rapidement parce qu’il a déjà joué de la batterie, quoique Cassian n’est pas certain d’être d’accord avec lui.

« Il a déjà maîtrisé instantanément certaines techniques complexes », a dit en russe Diachkov en riant tout bas.

Pour le Père Cassian, sonner les cloches n’a rien à voir avec l’orgueil. Tout comme Diachkov, il dit qu’elles ne sont pas destinées à mettre quelqu’un en valeur ou de lui permettre de s’ingérer dans la mélodie.

On sonne les cloches en utilisant les deux mains et un pied. L’une des mains fait sonner les trois cloches de la barre supérieure en tirant simultanément sur trois cordes, alors que l’autre main frappe la bande de chaque cloche se trouvant sur la barre centrale. Avec le pied, on frappe sur une pédale qui fait sonner la grosse cloche de la barre inférieure.

Avant de recevoir ce don, le monastère utilisait quatre cloches de bateau, ce qui, aux dires du Père Cassian, n’était pas l’idéal même si ça faisait le travail.

« Le son du carillon est très joyeux et il exprime fondamentalement le cœur de l’Évangile, qui est un message de joie », a-t-il dit.

La vie des trois moines qui demeurent à plein temps au monastère est simple. Leurs prières matinales commencent dès 3 heures. Ils passent la majeure partie de leur journée à prier et à méditer, ainsi qu’à accueillir occasionnellement des visiteurs venus d’autres églises orthodoxes de la rive sud et de Halifax.

« Quatre fois par semaine, nous avons une messe ou un service liturgique, puis un temps de travail jusqu’à midi », a dit le Père Cassian.

Les moines travaillent le bois, jardinent, éditent des livres de prière et font des travaux de couture, tout cela en vue de générer un revenu pour le monastère. Avec l’hiver qui approche, ils devront éventuellement trouver le moyen d’abriter les cloches. Le monastère a un dôme en forme d’oignon, soit un style d’architecture que l’on retrouve souvent sur les églises de l’Europe de l’Est et de la Russie; les moines espèrent voir la construction de quelque chose de style russe, s’ils arrivent à trouver quelqu’un pour la faire. Diachkov a même dessiné le croquis d’une tour octogonale qu’il juge appropriée pour de telles cloches.

Pour le moment, les cloches demeureront à l’extérieur où leur son pourra se faire entendre haut et clair. Le Père Cassian a plaisanté en disant que quoique les moines soient déménagés dans le Comté de Lunenburg en raison des voisins bruyants à Halifax, ils seront probablement ceux qui feront le plus de bruit à partir de maintenant.

« Nous verrons jusqu’à quel point nos voisins nous aiment », a-t-il dit en riant.