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« La guérison de la terre » - Perspectives chrétiennes orthodoxes au sujet de la Conférence sur l’écologie et le changement climatique

Octobre 13, 2016 to Octobre 14, 2016

La fin de semaine du 13 au 15 octobre, à la salle Royal Alexandra, la petite Mission orthodoxe Saint-Aidan de Cranbrook a accueilli une conférence de trois jours sur un sujet d’actualité pertinent. Environ 85 participants sont venus de divers endroits des États-Unis, de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et de l’Ontario. Des prêtres et des pasteurs de plusieurs communautés chrétiennes, de même qu’un bon groupe représentatif de Chrétiens et d’autres personnes, ont apprécié à l’unanimité la profondeur des exposés. Ce fut un privilège d’avoir l’ancien Ktunaxa du lieu, Marty Williams, pour faire l’allocution d’ouverture de notre conférence sur des mots profonds et une prière de bénédiction Ktunaxa.

Quoique les conférenciers aient tous été des membres de l’Église orthodoxe, le sujet traité en est un qui préoccupe tous les responsables chrétiens et toute l’humanité; l’écologie et le changement climatique dû au réchauffement planétaire transcendent toutes frontières politiques ou religieuses et constituent un sujet ayant un impact sur tout être humain sans égard pour sa race, ses croyances ou sa nationalité.

Michael Oleksa de l’Alaska, un prêtre orthodoxe, docteur en communication interculturelle, auteur de plusieurs livres et de séries PBS, etc. était le principal conférencier. Lors de son séjour à Cranbrook, il a également donné un cours d’anthropologie à l’édifice Lieu de rassemblement traditionnel sur le territoire traditionnel Ktunaxa au Collège des Rocheuses pour le professeur Avery Hulbert et a donné plusieurs interviews radiophoniques. Bien que le Père Michael soit d’ascendance allemande et slave, il s’est marié dans la nation Yupik il y a plus de 40 ans et est reconnu en tant qu’ancien par la Fédération des nations autochtones de l’Alaska. Il a mentionné que « pendant des milliers d’années, les peuples autochtones ont embrassé l’environnement et que la plus grande partie de leur spiritualité découle de leur expérience. » Il a fait part de plusieurs histoires traditionnelles du peuple autochtone de l’Alaska, démontrant jusqu’à quel point leur spiritualité « pré-contact » était déjà porteuse d’une vision « chrétienne ». Lorsque les missionnaires orthodoxes sont arrivés en Alaska à la fin des années 1700, le Christianisme leur a été présenté comme étant l’accomplissement de cette spiritualité, plutôt que son remplacement. Leur culture a été célébrée, acceptée et pour devenir Chrétiens, il ne leur pas été demandé de s’assimiler à une culture étrangère. Ils ont rapidement eu leurs propres prêtres orthodoxes autochtones et ils ont à présent leurs saintes personnes et saints chrétiens autochtones reconnus, tels saint Pierre l’Aléoute, saint Jacob et matouchka Olga. Dans ses quatre conférences, le Père Michael a développé son message au sujet de la visibilité de la présence de Dieu dans toute la création en indiquant que le respect, l’amour profond, que chacun des groupes autochtones a pour sa terre peut nous apprendre quelque chose et nous inciter à apporter notre soutien à leur grande détermination en vue de sa protection. La dernière conférence du Père Michael a porté sur le caractère sacré de l’eau. Il a raconté comment le projet d’une mine d’or « Pebble » avec son énorme bassin de décantation à l’arsenic, devant être construit au cours supérieur de la plus grande frayère à saumons au monde située en Alaska, a été arrêté suite à l’appui donné au peuple autochtone local et à des sorties en vue de bénir les eaux qui seraient touchées. Cette dernière conférence s’est ensuite terminée sur une entrée dans le « temps de Dieu » par une célébration de la bénédiction de l’eau, ainsi que celle de tous les participants avec l’eau bénite.

Kaleeg Hainsworth, l’auteur réputé de « An Altar in the Wilderness » a parlé avec enthousiasme au sujet de la science actuelle concernant l’étape du cycle de réchauffement planétaire à laquelle nous nous trouvons. Il a présenté d’amples informations ayant trait à l’élévation du niveau des mers, dès à présent évident, et du résultat escompté suite à une augmentation rapide de la température planétaire, passant de l’actuel 1.6 degrés à 2 degrés et plus. Au cours des prochaines décennies, des centaines de millions de personnes des villes côtières subiront l’impact d’une élévation de plusieurs mètres du niveau des mers. Dans sa deuxième présentation, il a interviewé le Père Nilos Nellis, un prêtre orthodoxe et environnementaliste vivant en autosuffisance à Birchdale (de l’autre côté du lac Kootenay en face de Kaslo en Colombie-Britannique). Le Père Nilos est à aménager un sanctuaire de nature sauvage et à construire une chapelle en pierre. Il a parlé sérieusement du besoin de vivre en mettant l’accent sur le cœur, d’avoir un style de vie simplifié à consommation réduite.

Mark Sandford, responsable de la grande organisation de counseling en guérison intérieure « Elijah House » de Coeur d’Alene en Idaho, a parlé du pouvoir de transformation de la prière et d’une compréhension erronée qu’ont certains Chrétiens quant au terme « domination » sur la terre, en faisant référence à l’ordre biblique signifiant s’occuper avec tendresse de toute la création. Il a raconté plusieurs histoires tirées de « Healing the Earth », le livre que son père John Sandford et lui ont écrit, montrant jusqu’à quel point plusieurs saints tels saint François, saint Séraphin et plusieurs autres entretenaient une relation avec la création de Dieu, en prenant soin et en étant en communion avec les animaux. Il a aussi fait part de certaines histoires d’actualité montrant que la prière et le repentir ont permis le retour de crustacés dans des régions d’où ils avaient disparus, de même que l’interruption d’infestations d’insectes et d’animaux nuisibles.

Le directeur exécutif du groupe orthodoxe environnemental « Transfiguration » (site Web http://www.orth-transfiguration.org/), Fred Krueger, a parlé des nombreuses déclarations faites par le patriarche orthodoxe œcuménique Bartholomée depuis l’institution de la journée mondiale de prière pour l’environnement en 1989. Fred a cité l’une des dizaines de déclarations du patriarche Bartholomée : « Nous voulons souligner la gravité de la situation. Persister sur une voie d’excès et de gaspillage… est non seulement une folie mais cela met en péril la survie de la création de Dieu… En fin de compte, ce n’est pas seulement un péché, c’est un suicide. » Il a souligné que la responsabilité environnementale est tout à fait en accord avec la théologie orthodoxe et a approuvé l’explication donnée par le Père Michael sur le passage en Jean 3:16, à savoir « Dieu a tant aimé le monde (LE COSMOS – TOUTE SA CRÉATION) qu’Il a envoyé Son Fils unique… »

Tous les participants ont également beaucoup apprécié la musique des artistes Jeremy et Sheree Eisenhauer, de même qu’un dîner agrémenté par la narration de Shayna Jones, auteure de « The Art of Storytelling ».

Nous offrons nos remerciements à tous les paroissiens de la Mission Saint-Aidan, à Don et Char, au personnel de la salle Royal Alexandra et à tous ceux qui sont venus pour faire de l’événement une grande conférence. Toute personne désireuse d’avoir plus d’informations peut me téléphoner en tout temps ou venir assister à la Liturgie du dimanche à 10 h 30, ainsi qu’au dîner!

Père Andrew Applegate