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Message archipastoral de Sa Béatitude le Métropolite Tikhon au début du Grand Carême 2014

Février 28, 2014

Aux très révérends membres du clergé, moines, moniales et fidèles de l’Église orthodoxe en Amérique.

Chers frères et sœurs en Christ,

Dans le récit de la parabole du Fils prodigue fait par le saint Apôtre et évangéliste Luc, nous entendons ces paroles qu’adresse le fils au père : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. »

Bien que nous ayons tous reçu un esprit de fils adoptif (Romains 8:15), nous avons, tout comme le fils prodigue, dilapidé ce don et avons rejeté le gage de l’héritage futur.

Et pourtant, il nous est donné aujourd’hui cette occasion de venir à notre Père céleste en enfants repentants criant : « Abba, Père, à ton serviteur ne cache point ta face, l’oppression est sur moi; vite, réponds-moi, approche de mon âme, rachète-moi! » (Psaume 68/69:17-18). En cette présente saison du repentir, nous pouvons faire le point sur nos vies, discerner ce qui nous a entraîné à nous détourner de l’esprit de fils adoptif et nous efforcer de retrouver cet esprit de fils adoptif en acquérant l’amour.

À travers l’exemple des quarante jours que Moïse a passé sur le Mont Sinaï sans boire ni manger et de celui de notre Seigneur qui a jeûné au désert pendant quarante jours et quarante nuits, il nous est rappelé ces mots de saint Siméon de Thessalonique : « Le jeûne est l’œuvre de Dieu. » Et c’est cette œuvre qui advient dans l’arène du repentir, le Grand Carême.

Quoique notre combat ait lieu en ce monde, nous savons par les paroles de l’Apôtre que les armes de notre combat ne sont pas charnelles (2 Corinthiens 10:4). L’arme qui nous a plutôt été donnée par notre
Seigneur est Son commandement de « vous aimer les uns les autres comme Je vous ai aimés » (Jean 13:34). Ce commandement est le fondement à compter duquel nous seront jugés par le Fils de l’Homme lors de Son impressionnante seconde venue. Lorsque nous avons vu le plus petit avoir faim, l’avons-nous aimé? Lorsque nous avons vu le plus petit en prison, l’avons-nous aimé? Lorsque nous avons vu le plus petit sans abri et étranger, l’avons-nous aimé? Si nous accomplissons l’une de ces tâches, si nous donnons tout ce que nous possédons mais que nous ne le faisons pas en réponse au commandement du Christ, nous n’avons rien gagné (1 Corinthiens 13:3).

Ce temps du Gand Carême nous est donné pour nous rapprocher de Dieu et de Sa sainte Église. Mais avant même d’entreprendre cette démarche en vue d’une relation plus étroite avec notre Seigneur et Sauveur, nous devons apprendre à aimer car « celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4:8).

Frères et sœurs, j’ai aussi péché devant le ciel et devant vous, aussi j’implore votre pardon pour mes fautes et vous demande vos prières, tout comme je vous assure des miennes. Alors que nous nous engageons ensemble dans la saison du Grand Carême, « rejetons les œuvres des ténèbres et revêtons l’armure de la lumière, afin qu’après avoir traversé le grand océan du jeûne, nous puissions
parvenir à la Résurrection du troisième jour de notre Seigneur Jésus Christ, le Sauveur de nos âmes » (Apostiche des Vêpres du Dimanche du Pardon).

Avec amour en Christ,
+TIKHON
Archevêque de Washington
Métropolite de toute l’Amérique et du Canada