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À la mémoire de l'archimandrite Roman Braga

L'archimandrite Roman Braga
Avril 28, 2015

L’archimandrite Roman [Braga], 93 ans, du monastère de la Sainte-Dormition s’est endormi dans le Seigneur peu de temps avant minuit le soir du mardi 28 avril 2015.

Archimandrite Roman BragaLe Père Roman est né à Condrita en Bessarabie le 2 avril 1922, cadet de la famille des sept enfants de Cosma et Maria Braga. Élevé par une pieuse mère orthodoxe près du monastère de  Condrita, il a grandi dans un environnement chrétien orthodoxe. Pendant les premières années de sa vie, il a eu le vivant exemple de sa mère qui a gravé en ses enfants les vertus de la vie chrétienne. Il a souvent mentionné comment sa mère assistait aux longs offices liturgiques du monastère dans son enfance et comment il avait sommeil et devenait fatigué, bien qu’il soit toujours demeuré à ses côtés. Ces années formatrices ont posé le fondement pour la discipline stricte ayant marqué sa vie entière jusqu’à son dernier jour.

À l’âge de sept ans, il a commencé l’école dans son village natal. Cinq ans plus tard, il a été envoyé au monastère Caldarusani près de Bucarest en Roumanie, puis au Séminaire monastique de Cernica, également situé près de la capitale roumaine, où il a noué des amitiés à vie avec certains des futurs pères spirituels parmi les plus grands. C’est là qu’il a rencontré les Pères Sofian Boghiu, Felix Dubneac, Benedict Ghius, Grigore Babus et Gratian Radu. Ultérieurement, il passera du temps en prison avec certains d’entre eux auxquels il sera réuni des années plus tard aux États-Unis.

En 1942, il est retourné au Séminaire de Chisinau en Bessarabie et a commencé des études simultanées à l’Institut de théologie, à l’École des lettres et philosophie, ainsi qu’à l’Instiut de pédagogie de Bucarest. En 1947, il a obtenu un diplôme avec mention Magna cum Laude de l’Institut de théologie et a reçu le certificat de professeur en langue roumaine et en théologie. L’année suivante, il a été admis au programme de doctorat de l’Institut de théologie de Bucarest. Cependant, il n’a pu poursuivre ses études car il a été arrêté à l’été 1948 et soumis cette année-là à des interrogatoires, ayant été accusé d’appartenir à un mouvement antisémite. Il a été détenu à la prison Jilava de Bucarest, puis envoyé à Pitesti, célèbre pour les expériences de lavage du cerveau qu’on y pratiquait, où il a été placé en isolement cellulaire. En 1951, il a été envoyé au camp de travail situé dans le Delta du Danube d’où il a été remis en liberté conditionnelle à l’été 1953. Il s’est alors installé à Iasi, où sa sœur, Mère Benedicta, était moniale.

Il a été tonsuré moine en janvier 1954 et ordonné au diaconat la semaine suivante à la Métropole de Iasi, où on lui a permis de demeurer, quoique sous surveillance des Services secrets, jusqu’en 1959. Durant ce temps, il a célébré quotidiennement à la Métropole et chanté dans le chœur. Il a aussi dirigé des séances théologiques à l’École de médecine et dans d’autres universités, traitant de la Prière du cœur et interprétant la Philocalie pour les étudiants. Cela l’a mené à sa seconde arrestation, ainsi qu’à une autre année d’interrogatoires en 1959. Incertain quant à la sorte d’accusations à porter contre lui, le régime l’a accusé, ainsi que 15 autres personnes, d’une participation au mouvement du « Buisson ardent ». En raison de cela, il a été condamné à 18 ans de travaux forcés.

De 1959 à 1964, il a passé du temps dans divers camps de concentration situés dans le Delta du Danube. Sous la pression de l’Occident, il a été relâché en 1964 après que le Décret d’amnistie générale ait rendu la liberté à tous les prisonniers politiques de la Roumanie. Plus tard cette année-là, il a été ordonné à la prêtrise à l’Épiscopat d’Oradea et, le 1er janvier 1965, il a été nommé prêtre de paroisse d’un village du nord de la Roumanie où il a monté un chœur d’enfants de 100 voix et une école paroissiale. Les autorités ne voyaient pas d’un bon œil son ministère et il a été déplacé secrètement deux ans plus tard dans une autre paroisse. Puisqu’il était vu par le gouvernement communiste comme étant un « élément indésirable », le Patriarcat l’a ensuite envoyé au Brésil en tant que missionnaire. En 1972, après quatre ans de ministère à Sao Paulo au Brésil, feu Son Éminence l’Archevêque Valerian [Trifa] de l’Épiscopat orthodoxe roumain de l’Amérique l’a invité à venir aux États-Unis où, pendant les cinq années suivantes, il a traduit de la musique liturgique roumaine en anglais, poursuivit l’élaboration de programmes d’éducation religieuse pour enfants et a été membre du comité qui traduisait des textes religieux roumains en anglais. Il a également desservi plusieurs paroisses des États-Unis et du Canada. En 2015, lors de la grande fête de l’Annonciation, Son Éminence l’Archevêque Nathaniel, a remis au Père Roman, au nom du Saint Synode des évêques de l’Église orthodoxe en Amérique, l’Ordre de Saint-Romain en reconnaissance pour son travail dans le domaine de la musique liturgique. [Voir l'article connexe publié en anglais à ce sujet.]

En 1979, il a été affecté en tant que prêtre de paroisse à l’église de la Sainte-Trinité de Youngstown dans l’État de l’Ohio, puis, en 1982, a reçu comme nouvelle affectation la cathédrale Saint-Georges de Southfield au Michigan. L’année suivante, il a été muté au monastère de la Sainte-Transfiguration d’Ellwood City en Pennsylvanie, où il a servi en tant que prêtre et père spirituel jusqu’en 1988, année où il a pris sa retraite au monastère de la Dormition de la Mère de Dieu situé à Rives Junction au Michigan et est demeuré jusqu’à la fin de sa vie. Le cycle complet des offices liturgiques, le counseling, l’enseignement et le ministère pastoral ont rempli ses années passées au monastère de la Dormition. Jusqu’à ces deux dernières années, il n’a jamais manqué un office liturgique et a observé de manière intégrale sa règle de prière, se levant à 2 heures, lisant ses prières du matin et se préparant à être à l’église quotidiennement à 5 heures précises. Jusqu’à ce qu’il n’ait plus la force de le faire, il a gardé en grande partie cet horaire et ce, même après avoir reçu un diagnostic de cancer de la prostate. Toutefois, il n’a jamais manqué une Divine Liturgie, pour laquelle il s’est toujours préparé à l’avance, peu importe son état de fatigue. Il a eu, et a, de nombreux enfants spirituels et n’a jamais oublié aucun d’entre eux, même s’il ne les avait pas vu pendant plusieurs années.

Le Père Roman a été alité pendant les 10 dix jours précédant son trépas, mais il est demeuré lucide et conscient de son environnement jusqu’à la toute fin.

Le Père Roman sera exposé le jeudi 30 avril dans l’église du monastère de la Dormition où les Vêpres seront célébrées à 17 heures, suivies de la célébration du Trisagion à 19 heures et des Matines. Les fidèles sont invités à offrir leurs prières et à assister aux offices liturgiques jusqu’au moment de la fermeture de l’église à la fin des Matines.

Le vendredi 1er mai, les visites commenceront à 6 heures. La Divine Liturgie sera célébrée à 7 heures, suivie des funérailles à 9 h 30. L’inhumation se fera au cimetière du monastère. Par la suite, tous sont invités à prendre part à un repas lequel, en raison de l’espace restreint, se tiendra à l’église baptiste Rives située au 2800 Barry Road à Rives Junction (MI). La communauté monastique a prévu des places d’hébergement à l’hôtel Hankered Inn, situé à huit kilomètres au nord du monastère. Les personnes désirant un hébergement pour la nuit obtiendront un tarif réduit si elles mentionnent le monastère lorsqu’elles téléphoneront au 1-517-769-6153 pour faire leurs réservations.

Mémoire éternelle au Père Roman!