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Le métropolite Tikhon, ainsi que le chancelier et le secrétaire de l’ÉOA, inaugurent la session plénière d’ouverture du Concile de toute l’Amérique

Juillet 22, 2015

Dans la soirée du lundi 20 juillet 2015, Sa Béatitude le Métropolite Tikhon s’est adressé aux centaines de délégués et observateurs lors de la session plénière d’ouverture du 18ème Concile de toute l’Amérique de l’Église orthodoxe en Amérique.

Suite à un service liturgique d’intercession, le métropolite Tikhon a lancé l’ouverture du Concile de toute l’Amérique.

Dans son allocution, le métropolite Tikhon a proposé à l’assemblée de se joindre à lui “dans ce parcours ascétique ayant pour but de discerner et d’élargir notre appel apostolique en Amérique du Nord, à compter de la prière, du repentir et du travail en commun, pour la gloire de Dieu et en se remémorant toujours ces paroles du Seigneur :

« C'est pourquoi quiconque entend ces propos que je dis, et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc; et la pluie est tombée, et les torrents se sont débordés, et les vents ont soufflé, et ont fondu sur cette maison-là; elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc ». (Matthieu 7:24-25)

« Chacun d’entre vous qui êtes rassemblés cette semaine en ce lieu a son histoire personnelle et ses antécédents familiaux », a continué le métropolite Tikhon.

« Et chacun d’entre vous se trouve ici en tant que membre du Corps du Christ, la sainte Église. Mais ce qui extraordinaire, c’est que nous soyons tous rassemblés en ce lieu en tant qu’Église. Nous pouvons avoir nos opinions personnelles au sujet de nos pays, de questions sociales et morales, de questions concernant l’immigration, du contrôle des armes à feu, des droits de l’État et du gouvernement centralisé, de la souveraineté du diocèse et de l’administration centrale. Dans le même temps, chacun de nous est un membre du Corps du Christ. Et cela me donne de l’espoir : de l’espoir en la beauté, la bienveillance et la bonté du genre humain; de l’espoir quant au potentiel de notre Église à se montrer un témoin véritable de la beauté, de la bienveillance et de la bonté divines offertes à toute l’humanité; de l’espoir que, par la providence de Dieu, je sois capable d’entendre, me trouvant devant vous en tant que primat de l’Église orthodoxe en Amérique, vos préoccupations et espérances, vos plaintes et vos éloges, votre frustration et votre encouragement. »

S’arrêtant sur le thème du Concile, « Comment étendre la mission », le métropolite Tikhon a poursuivi sa réflexion en parlant du témoignage rendu par nos prédécesseurs. « En plus de saint Tikhon, nous avons de nombreux avocats de notre vision en Amérique du Nord. Lors des funérailles du métropolite Leonty, le Père Alexander Schmemann a mentionné que Son Éminence a transmis un héritage à l’Église nord-américaine : un héritage d’unité, l’héritage de sa vision de l’Église, l’héritage d’un véritable homme de Dieu. En ce qui a trait à l’unité, le Père Alexander a dit : "Toute sa vie [celle du métropolite Leonty] a été avant tout un ministère, une liturgie d’unité, et il a rempli en cela la fonction la plus fondamentale de l’évêque. Il nous a tous littéralement gardé dans son cœur, dans sa prière, dans son amour. Et son cœur était assez grand pour nous contenir tous et toutes choses. Et chacun(e), quel que soit son poste, son appel, ses idées, pouvait s’identifier au métropolite et, à travers ce dernier, à l’Église…. Chaque fois qu’il apparaissait, tous savaient immédiatement qu’il était le père, le centre de l’unité, tous se sentaient immédiatement en sécurité et avaient confiance en son amour, sa compréhension et sa réaction."

L’Église orthodoxe en Amérique tient sa vision d’une Église orthodoxe locale en Amérique du Nord comme étant sacrée et nous sommes capables d’exprimer cela plus fermement sur ce continent plus que tout autre juridiction », a poursuivi le métropolite Tikhon. « Non seulement cela, mais tout en entretenant de bonnes relations fraternelles avec tous les Orthodoxes, nous avons eu cette bénédiction de pouvoir vivre cette réalité d’une Église orthodoxe locale et de nous efforcer d’être tout à tous, afin que quelques-uns soient sauvés. »

L’archiprêtre John Jillions, le chancelier de l’ÉOA, s’est également adressé aux délégués. « Le travail que nous effectuons, avec Sa Béatitude, le Saint Synode et le Conseil métropolitain, en tant qu’administration centrale de l’ÉOA consiste d’abord et avant tout à favoriser un sens de la mission, de l’identité et d’appartenance parmi nos paroisses et diocèses en tant qu’"Église orthodoxe en Amérique" », a dit le Père John.  « Nous desservons des personnes de milieux très variés. Mais nous avons en partage une vision en ce qui concerne être Chrétien orthodoxe ici, aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Nous avons planté ici nos racines, nous aimons la culture, les gens et l’histoire d’ici. Adhérer étroitement tous ensemble à notre identité d’ÉOA est d’autant plus important que nous ne sommes qu’environ 100 000 âmes disséminées à travers 50 états et trois pays. » Le Père John a fait ensuite des observations ayant trait au thème du Concile. « Cette semaine, nous porterons notre attention sur "Comment étendre la mission" », a-t-il indiqué. « En tant que Chrétiens orthodoxes, nous avons largement accepté le regard porté sur nous par l’Amérique du Nord quant à ce que nous sommes. C’est pourquoi on nous dit : "Vous êtes l’une parmi plusieurs centaines de dénominations et sectes religieuses; vos églises sont des assemblées répondant aux besoins de groupes ethniques spécifiques ou encore de conservateurs sociaux, politiques et religieux ayant une attirance pour l’Orthodoxie orientale." C’est une caricature, mais c’est ce que le public pense de nous, advenant qu’il pense à nous. »

« Mais ce n’est pas ce que nous sommes véritablement, » a-t-il poursuivi.  « Nous sommes l’Église orthodoxe en Amérique. Nous sommes l’expression en ce lieu de l’Église une, sainte, catholique et apostolique, même si à certains moments, cela puisse paraître délirant…. Mais rien ne nous empêchera d’être ce que nous sommes : des membres de l’Église, avec un grand E, que les autres le sachent, l’acceptent, tournent cela en ridicule, le rejettent ou non. Être l’Église en ce sens universel signifie que nous portons sur tout être humain le regard porté par Dieu sur lui. Peu importe qui il est ou quels péchés il a commis, il est un enfant de Dieu. C’est quelqu’un pour qui le Christ est mort. Il s’agit de quelqu’un pour qui l’Église orthodoxe pourrait être un foyer spirituel. »

« Dans le vaste paysage nord-américain, nous ne sommes qu’une toute petite Église », a conclu le Père John.  « Mais nous avons un précieux trésor à offrir. Et en dépit de notre petite taille, notre vision pour l’Amérique nous donne des possibilités uniques, inconnues dans d’autres régions du monde orthodoxe.  Comme l’a dit l’archevêque Anastasios d’Albanie : "Tout particulièrement en Amérique du Nord, le témoignage orthodoxe est offert dans une société dynamique ayant des intérêts universels. Dans une telle société, l’Orthodoxie se trouve en situation de mission et elle ne peut certainement pas se contenter d’une préservation muséale du glorieux passé orthodoxe des patries lointaines. Quelque chose de substantiellement nouveau et important doit émerger." »

L’archiprêtre Eric G. Tosi, secrétaire de l’ÉOA, s’est également adressé aux délégués. Il leur a d’abord décrit le travail quotidien qui est accompli à la chancellerie de l’ÉOA, avant de s’arrêter sur le thème du Concile.

« Ce Concile a pour thème l’expansion de la mission », a dit le Père Eric.  « Cela doit toujours occuper une place prioritaire dans nos esprits et nos actions, sinon l’Église perd son souffle et meurt. En maintenant cette priorité, les forces vives de l’Église se répandent dans tout l’univers. Nous devons continuer de mettre l’accent sur la manière d’étendre la mission et tout faire en ce sens. »

« Tout dans l’Église est mission et évangélisation. Point à la ligne! », a-t-il poursuivi. « Que ce soit exercer le ministère pastoral dans une paroisse, travailler dans un hôpital, célébrer dans l’Église, récurer les planchers, faire le dîner et même voir à l’administration de l’Église. Tout cela est mission et évangélisation. Notre défi consiste à discerner cela et à travailler ainsi ensemble en tant qu’Église et ce, en dépit de nos différences et peut-être en raison de nos différences. Dans le premier sermon qu’il a adressé à son troupeau d’Amérique du Nord, saint Tikhon a déclaré : "Je n’attends pas seulement l’aide et la collaboration de la part des pasteurs, mais également de celle de tout mon troupeau bien-aimé. Le saint apôtre Paul compare judicieusement l’Église du Christ à un corps et le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres (1 Corinthiens 12:14); et les membres n’ont pas tous la même fonction (Romains 12:4), mais chacun a une fonction qui lui est propre, l’œil a la sienne, la main a la sienne, et chaque membre est nécessaire, ne pouvant rien faire sans les autres – et tous les membres prennent soin l’un de l’autre et il n’y a pas de division dans le corps (1 Corinthiens 12:25-26); de même, frères, vous êtes le corps du Christ, et ses membres chacun en particulier (verset 27) et à chacun de nous la grâce est donnée selon la mesure du don de Christ (Éphésiens 4:7) pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ (verset 12). Ainsi, nous grandissons dans la vérité de l’amour en Lui qui est la tête, c’est-à-dire Christ, de qui le corps entier, adéquatement joint et serré ensemble par ce que chaque jointure procure, selon la vigueur effective dans la mesure de chaque partie, produit ainsi l’accroissement du corps pour son édification dans l’amour (versets 15-16)." »

« Le travail que nous faisons à la chancellerie est précisément un reflet de ce que saint Tikhon a demandé au troupeau nord-américain », a conclu le Père Eric. « Le travail effectué à la chancellerie n’est pas simplement un travail de bureau mais il doit être vu comme un véritable appel de nature pastorale. Il a trait à des personnes et des questions allant bien au-delà d’une simple supervision administrative. Il requiert l’établissement d’un lien réel et véritable entre le travail de l’administration centrale et les diocèses, les paroisses, de même que les personnes. Autrement, ce travail serait vain. Au lieu de cela, il fait le lien entre tout. Mais il va beaucoup plus loin que cela, car il s’agit là d’une entreprise évangélique. Notre très cher protopresbytre Thomas Hopko qui s’est endormi récemment dans le Seigneur a écrit : "Dans plusieurs institutions d’églises et de l’Église orthodoxe, le Christ et son évangile ne servent que de prétextes à une variété d’idées religieuses, ecclésiastiques, sociales et politiques qui ont peu ou rien à voir avec la mission du Seigneur dans le monde. Ces idées et activités peuvent être démodées ou modernes,  spiritualistes ou séculières, relativistes ou sectaires, politiques ou piétistes. Elles peuvent être sophistiquées ou simplistes, intellectuelles ou populaires, raffinées ou vulgaires. Mais quelles qu’elles soient ou de quelque manière qu’elles soient, elles ne sont pas enracinées en Jésus Christ. Elles ne sont pas non plus placées sous l’orientation et la garde de l’image et de l’enseignement de l’Évangile de, et au sujet de, Jésus et de Dieu le Père; elles ne sont pas non plus inspirées par le Saint Esprit qui est toujours et en tout lieu l’Esprit de Dieu." Puissions-nous ne jamais tomber dans ce piège mis plutôt nous assurer que tous nos labeurs soient accomplis dans la lumière du Christ. »

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